Par le Dr. Paula Gordon.
Les femmes canadiennes devraient être indignées. Le Groupe d'étude canadien sur la santé préventive (GEC) a publié ses dernières lignes directrices concernant le dépistage du cancer du sein chez les femmes présentant un risque moyen. Il déconseille la mammographie aux femmes âgées de 40 à 49 ans, l'auto-examen des seins et l'examen des seins par les médecins. Elles recommandent aux femmes âgées de 50 à 74 ans de passer une mammographie tous les 2 ou 3 ans.
A étude de 2014 sur le dépistage au Canada a montré que le nombre de décès chez les femmes ayant subi une mammographie de dépistage était inférieur de 40 % à celui des femmes n'en ayant pas subi, mais la FFC a délibérément choisi d'ignorer les études d'observation réalisées avec des appareils de mammographie modernes, au profit d'essais contrôlés randomisés (ECR) datant des années 1960 à 1990, qui ne montrent qu'une réduction de 15 à 20 % de la mortalité.
Le seul résultat mesurable d'un essai clinique randomisé est le nombre de femmes qui meurent d'un cancer du sein. trois autres avantages significatifs de la détection précoce du cancer : la possibilité d'éviter la mastectomie, le lymphœdème et la chimiothérapie.
Comment la FFC peut-elle ne pas recommander une mammographie annuelle à partir de 40 ans, si cela permet de sauver le plus grand nombre de vies et de permettre à plus de femmes de bénéficier d'un traitement moins agressif ? La réponse est qu'ils se concentrent sur les "inconvénients" : le nombre de femmes qui sont rappelées pour des examens supplémentaires après le dépistage, et le "surdiagnostic".
Environ 10 % des femmes ont besoin de tests supplémentaires après le dépistage. La FFC utilise le terme péjoratif de "faux positif". Ce terme implique qu'un cancer a été diagnostiqué alors qu'il n'y en avait pas. Ce n'est pas le cas : les femmes sont rappelées lorsqu'il y a un cancer potentiel. Cela provoque Cela provoque de l'anxiété chez de nombreuses femmes, mais c'est transitoire et les études montrent que cela ne nuit pas aux femmes à long terme..
La FFC accorde un poids excessif au surdiagnostic dans la discussion sur les avantages et les inconvénients. Le surdiagnostic est la possibilité théorique qu'une femme reçoive un diagnostic de cancer du sein et soit traitée pour ce cancer, mais qu'elle meure d'autre chose (comme une crise cardiaque) avant de mourir du cancer. Le taux de surdiagnostic ne peut être qu'estimé. Les experts l'estiment à 10 % ou moins.
Selon la FFC, la plupart des femmes âgées de 40 à 49 ans choisiraient de ne pas se faire dépister. D'après les milliers de conversations que j'ai eues avec des femmes au cours de ma carrière et les recherches publiéesLorsqu'on leur dit que les mammographies peuvent prévenir le décès par cancer du sein et leur permettre de subir une tumorectomie et d'éviter la chimiothérapie si le cancer est détecté à un stade précoce, la plupart des femmes choisissent de se faire dépister.
Pour la FFC, la densité mammaire est un problème émergent. Nous le savons depuis 40 ans! Avoir des seins denses est un risque plus élevé que celui d'avoir une mère ou une sœur atteinte d'un cancer du sein. La mammographie est sensible à 96 % dans les seins gras, mais seulement à 50 % dans les seins les plus denses. Et lorsque des cancers ne sont pas détectés par la mammographie, tils grossissent et peuvent se propager avant d'être détectés. La FFC n'a pas reconnu les effets néfastes de l'absence de dépistage supplémentaire pour les femmes ayant des seins denses.
La FFC affirme qu'il n'y a pas suffisamment de preuves pour recommander un dépistage supplémentaire chez les femmes ayant des seins denses, car elle insiste sur les essais contrôlés randomisés. Un ECR sur le dépistage par ultrasons est en cours au Japon mais il faudra au moins 7 à 10 ans avant qu'il puisse prouver la réduction de la mortalité. Nous disposons de données d'observation d'études multiples montrant que l'échographie l'échographie trouve de 3-4 cancers supplémentaires cancers pour mille femmes.
La détection précoce de ces cancers permettra un traitement moins agressif ET réduira la mortalité. Avec des données d'observation convaincantes, les femmes ne devraient pas continuer à mourir prématurément jusqu'à ce que l'essai clinique randomisé japonais soit terminé.
La FFC exagère les "méfaits" du dépistage, mais ne mentionne pas les méfaits de l'absence de dépistage. Yaffe a calculé, à l'aide d'un modèle basé sur CISNETYaffe a calculé, à l'aide d'un modèle basé sur CISNET®, qu'au Canada, on peut s'attendre à ce qu'environ 4 000 femmes de plus meurent d'un cancer du sein au cours de la prochaine décennie, si les lignes directrices de la FFC sont suivies, plutôt que de commencer le dépistage à 40 ans.
La FFC refuse de prendre en compte les preuves autres que les essais cliniques randomisés. Le contribuable canadien finance cette mésaventure qui entraînera des pertes de vie et des souffrances inutiles pour les femmes qui développent un cancer du sein et qui se voient refuser un diagnostic précoce alors que les cancers sont petits, confinés au sein et qu'ils peuvent être traités avec le plus de succès.
Dépistage mammographique annuel à partir de 40 ans est celui qui sauve le plus de viesmais avec les inconvénients et le stress des rappels et la possibilité théorique d'un surdiagnostic. Le dépistage complémentaire chez les femmes ayant des seins denses permet de détecter des cancers précoces non détectés par la mammographie, ce qui permet de sauver encore plus de vies. Toutes les femmes et leurs médecins de famille méritent d'être informés de tous les faits et d'avoir la possibilité de partager la prise de décision pour décider si les inconvénients l'emportent sur les avantages réels. Au lieu de protéger les femmes contre le dépistage, il est temps de commencer à sauver des vies.